mercredi 7 octobre 2009

Tant mieux, ils nous coûtent une fortune...

Communiqué de presse de la Présidence de la République
Le 07 octobre 2009
Communiqué faisant suite à la réunion entre M. le Président de la République et les Présidents des exécutifs locaux de la Guyane et de la Martinique

Le 7 octobre 2009, le Président de la République a reçu, à leur demande, MM Antoine KARAM et Alain TIEN LIONG, présidents des exécutifs locaux de la Guyane, ainsi que MM Alfred MARIE-JEANNE et Claude LISE, présidents des exécutifs locaux de la Martinique. Ils se sont entretenus des suites à donner à leurs délibérations demandant une évolution de leurs institutions vers un régime prévoyant davantage d’autonomie, conformément à l’article 74 de la Constitution. Le chef de l’Etat a annoncé aux Guyanais, et a confirmé aux Martiniquais, que les électeurs de ces deux territoires seraient consultés directement sur ce sujet au mois de janvier 2010.

Un scrutin, organisé le 17 janvier 2010, proposera aux électeurs de Guyane et de Martinique d’approuver ou de rejeter le passage au régime prévu à l’article 74 de la Constitution. Régime qui permet aux collectivités concernées d’avoir un statut particulier tenant compte de leurs intérêts propres dans la République et de disposer d’une large autonomie normative.

Si les électeurs décidaient de rejeter le passage à l’article 74, alors un second scrutin serait organisé le 24 janvier 2010 pour leur proposer d’approuver ou de rejeter le passage à une collectivité unique exerçant les compétences du Conseil Régional et du Conseil Général, dans le cadre actuel qui est celui de l’article 73 de la Constitution.

Le Président a souligné qu’il souhaitait que cette consultation se déroule dans des conditions de clarté démocratique irréprochables et a rappelé que ces territoires, quel que soit le choix qu’ils feront à l’issue de la consultation, resteront dans la République. La question qui est posée aux électeurs de Guyane et de Martinique est bien celle du juste degré d’autonomie et de responsabilités, et en aucun cas celle de l’indépendance.

Commentaires (Libé +)
Jeudi 08 octobre à 00h42. Allons y qu ils votent pour leur independance une fois pour toute.les indigenes qui meprisent les colonisateurs blanc mais prennent leur argent nous coutent une fortune! et rapportent rien.laissons les se dbrouiller qu ils montrent ce dont ils sont capables quoique le resultat est connu d avance.il suffit de voir les iles caraibes independantes la misere totale

mardi 6 octobre 2009

Kanor, D'eaux douces, p. 86

"Mère, à la mémoire qui tremble de peur, dont le corps sous le poids des secrets a fini au fil des siècles par se déformer. Graisse. Peau qui ride. Jambes qui varicent. Mère d'absences, notre mère absente qui erre comme un fantôme dans les couloirs d'un hôpital.
Quelle qualité de femme aurais-je été si elle s'était donné la peine de nous montrer de quel bois se chauffe le coeur d'un homme? Quel type de nègre aurais-je aimé si, levée tard, le geste tendre, elle nous avait accueillies, au coeur de son lit, la bouche molle, pleine d'histoires, un mot gentil, un mot-sourire pour chacune des parties de notre corps?
Couleur de peau : pas assez claire. Cheveux: gratinés à ne plus savoir qu'en faire. Yeux: couleur cochon. Corps: mystère et boule de gomme. Faites attention, juste faire attention au grand méchant loup qui passe. Du sexe, il n'en est pas question. Juste mettre tampon. Bien se laver dedans. Le serrer comme du poisson pourri entre les cuisses. L'ouvrir quand les circonstances l'exigent, pas pour soi mais pour l'autre, ce mâle parfait, ce diable immaculé, à épouser, à ne pas laisser filer, à s'attacher avant que l'âge monte.
Corps aux autres, corps social, vérouillé, mensonger, truqué[...]."

Kanor, D'eaux douces, p. 113


"C'était comme une angoisse lorsqu'il y entrait, la frousse qu'elle se souvienne de lui et que la poisse de nouveau l'attrape. S'il lui arrivait d'y pénétrer, il ne tardait jamais à en sortir, prenant avec la plage le moins de distance possible, mesurant constamment l'écart entre les deux mondes. [...]
Elle riait la mer, jouait à faire des plis sur l'eau, des arabesques, des cercles, tout ce qui se passait sous son nez. Mer de sueur qui ne laissait aucun répit, le chahutait autant de fois qu'elle le pouvait. Elle avait joué, la mer, jusqu'au dernier souffle du soleil, jusqu'au dernier cri du frère, emporté par le génie des eaux.
Depuis ce jour, Éric détestait la mer."

Kanor, D'eaux douces, p. 109

"C'est en t'embrassant que j'ai vu que tu avais changé. Tu la portais en toi, cette odeur d'homme noir qui ne te lâcherait plus, te suivrait désormais jusqu'au bout. Tandis que tu marchais derrière moi, je sentais ton regard sur ma nuque. Un regard féroce, haut perché, de celles qui ont décidé de ne plus se laisser faire. Quel qu'il soit, le nègre que tu avais croisé t'avais transmis sa haine. Tu étais des nôtres à présent, nous femmes noires qui avions expérimenté le désir puis l'enfermement puis la rage."

Kanor, D'eaux douces, p. 195

"Éric, Rico, Yérik au plus profond de mes chairs, en moi, loin de moi. Faux double, dont j'avais tant rêvé sous prétexte que nos parents avaient vécu la même histoire. L'expérience d'un homme peut-elle se limiter à l'histoire d'un peuple? Éric, cher, dont j'avais voulu dissoudre la chair, la faire fondre dans la mienne afin qu'ensemble nous puissions accomplir ce destin: participer à l'érection de la nation antillaise, augurer l'émergence d'une ère où hommes et femmes noirs cesseraient de se faire la guerre des sexes.
Comment avais-je pu y croire? dans quelle espèce de pays avais-je grandi? Moi qui en fouillant l'histoire des Antilles, apprenant par coeur les chapitres, avais pensé qu'il suffirait d'un homme noir, d'un seul, pour tirer d'affaire tout un peuple et déjouer tous les pièges que nous tendait la mémoire."

Kanor, D'eaux douces, p. 196-197

"Je me suis approchée. D'elle d'abord, impeccable dnas son uniforme d'amante, nue entre les sales pattes de mon nègre. Un sourire béat plaqué sur le visage comme un maquillage qu'elle aurait omis d'oter. [...] Une reine dans son bocal... Tenant dans ses bras un gros poisson noir sans écailles, prêt à glisser. J'avais déjà vu cette fille quelque part, elle était toutes ces femmes que j'avais croisées, jamais vraiment connues et qui m'avaient été racontées, dont j'avais eu l'instinct des siècles avant ma naissance. Elle était à la fois l'amante d'Éric, le collègue de travail de maman, notre voisine de pallier au temps des HLM et des maisons avec un toit qui fume. Elle était Candy au pays des bouclettes, la boulangère blonde d'en bas qui puait des aisselles, de la gueule aussi quand elle avait mangé de l'ail, et déclarait de manière solennelle en détester le goût mais n'en manger que parce que c'est bon pour la santé!
"Comme le vin" ajoutait papa qui trouvait la grasse dame aimable. Gentille madame prompte à lui faire de l'oeil.
C'était aussi dans la tête des hommes que je me souvenais avoir croisé ces femmes. Ombres qui traversaient les murs des chambres et pénétraient comme des esprits dans les crânes. Possession, obsession, colonisation."